Attention au conjoint survivant
Il est important de prendre en compte que le conjoint survivant dans une famille recomposĂ©e est lĂ©galement moins protĂ©gĂ© qu’un conjoint dans une famille traditionnelle. MĂŞme si vous n’avez rien prĂ©vu, votre conjoint a droit Ă une part de votre succession, mĂŞme si vous avez choisi le rĂ©gime de la sĂ©paration de biens. Cependant, si vous avez des enfants d’une union prĂ©cĂ©dente, cette part se limitera au quart de votre succession en pleine propriĂ©tĂ©. Il est donc important de prendre en compte ces considĂ©rations pour dĂ©cider en toute connaissance de cause.
Il est important de savoir que les trois quarts de votre succession seront partagĂ©s Ă©galement entre tous vos enfants, qu’ils soient issus de votre union actuelle ou de prĂ©cĂ©dentes. Cependant, le conjoint survivant n’aura pas la possibilitĂ© de choisir l’usufruit de tout ou partie de votre patrimoine. Ce qui peut ne pas ĂŞtre suffisamment protecteur, selon Xaviera Favrie, notaire chez KL Conseil. Il faut Ă©galement prendre en compte que le quart de votre patrimoine ne sera pas transmis aux enfants nĂ©s d’une prĂ©cĂ©dente union et sera transmis aux enfants de votre conjoint survivant, qu’ils soient issus de votre union ou d’une union prĂ©cĂ©dente, selon Catherine Costa.
Il est possible pour les couples mariĂ©s de recourir Ă des mĂ©thodes telles que la donation au dernier vivant ou la rĂ©daction d’un testament pour amĂ©liorer les droits successoraux du conjoint survivant. Ces deux mĂ©thodes produisent les mĂŞmes effets et ne joueront qu’au dĂ©cès du donateur ou testateur. La part lĂ©guĂ©e au survivant est la mĂŞme que celle transmise par une donation au dernier vivant. Cependant, le testament permet de personnaliser les droits successoraux, tels que l’augmentation des droits du survivant tout en retirant certains droits lĂ©gaux, ce qui n’est pas possible avec une donation au dernier vivant.
Pour protĂ©ger Ă la fois le conjoint survivant et les intĂ©rĂŞts de vos enfants, vous pouvez utiliser des outils tels que la privation de votre conjoint d’une partie de votre patrimoine en pleine propriĂ©tĂ© et lui lĂ©guer l’usufruit de la totalitĂ© de votre succession. Cela permet de concilier les intĂ©rĂŞts de chacun et de prendre en compte les besoins de chacun. C’est une stratĂ©gie judicieuse pour gĂ©rer efficacement sa succession.
Vigilance sur les droits de succession
En utilisant cette stratĂ©gie, mĂŞme si vos enfants ne reçoivent pas immĂ©diatement une partie de votre patrimoine, ils pourront en hĂ©riter la totalitĂ© en pleine propriĂ©tĂ© après le dĂ©cès de votre conjoint. Pour Ă©viter que vos enfants ne se sentent pas exclus de votre succession au profit de votre conjoint, il peut ĂŞtre judicieux de les dĂ©signer comme bĂ©nĂ©ficiaires d’un contrat d’assurance-vie en plus de leurs droits en nu-propriĂ©tĂ©. Cette suggestion est faite par Catherine Costa pour garantir une rĂ©partition Ă©quitable de la succession.
Si l’Ă©cart d’âge entre vos enfants nĂ©s d’une union prĂ©cĂ©dente et votre conjoint actuel est faible, ils peuvent se retrouver Ă payer des droits de succession sur des biens qu’ils ne verront peut-ĂŞtre jamais. Dans ce cas, si votre conjoint est Ă peine plus âgĂ© que vos enfants, qu’il risque de devenir veuf relativement jeune et si l’Ă©tendue de votre patrimoine le permet, il est judicieux d’Ă©viter l’indivision et le dĂ©membrement pour protĂ©ger votre conjoint et permettre Ă vos enfants de recevoir une partie de votre succession Ă votre dĂ©cès, selon les conseils de Xaviera Favrie, notaire chez KL Conseil.
Transmettre en pleine propriété
Dans le but de concilier les intĂ©rĂŞts de votre conjoint survivant et de vos enfants, il peut ĂŞtre judicieux de leur transmettre des biens en pleine propriĂ©tĂ© de manière diffĂ©rente. Par exemple, vous pourriez transmettre votre rĂ©sidence principale en pleine propriĂ©tĂ© Ă votre conjoint et d’autres biens en pleine propriĂ©tĂ© Ă vos enfants. Cela peut se faire via un legs Ă condition que la valeur de votre rĂ©sidence principale ne dĂ©passe pas celle de la quotitĂ© spĂ©ciale disponible entre Ă©poux.Â
Il est Ă©galement possible de rĂ©diger un testament en faveur de votre conjoint et de prĂ©voir un legs graduel. Ce type de legs permet de transmettre la pleine propriĂ©tĂ© d’un bien Ă votre conjoint survivant, tout en prĂ©voyant que ce bien reviendra Ă vos enfants après son dĂ©cès. Votre conjoint pourra en profiter jusqu’Ă la fin de sa vie, sans ĂŞtre en indivision avec vos enfants, mais vous vous assurez qu’il ne pourra ni le vendre, ni le donner ou le lĂ©guer Ă ses propres enfants (vos beaux-enfants).