Pour autant, beaucoup de personnes comment à dire, que post élections législatives, ce ne sera pas un Ministre ou un Ministre Délégué mais plutôt un Secrétaire d’Etat. Le message envoyé sera pour autant marquant, on reléguerait la gestion du logement à une place assez reculée.
Pourquoi nous faut-il un Ministre du Logement ?
J’ai envie de dire que le Logement fait partie intégrante de l’économie Française, et qu’en ce moment, plusieurs sujets arrivent sur la table qui pourraient mettre à mal ce sujet. Je rappellerai déjà une phrase bien ancrée “Quand l’immobilier va, tout va”. Il faut dire que la production de logements est un pendant fort de l’économie, mais mise à part le bâtiment, il faut aussi prendre en compte, le fait qu’un Français puisse se loger, acheter sa Résidence Principale, ou avoir accès à des logements de qualité.
Ces dernières années, on a bien vu un ralentissement de la production de logements neufs, dûe en grande partie au COVID, même si l’année dernière nous étions revenus au niveau d’avant crise. Par contre, les mises en production de logements se font tout de même plus rares, compte tenu de conditions particulières. Plusieurs facteurs font que le logement neuf subi une phase compliquée, je vais vous en citer quelques unes :
- Les prix des matières premières : Pour construire il nous faut des éléments de construction et certains doivent être performant en terme énergétique. Avec la guerre en Ukraine, certains produits ne sont plus disponibles, d’autres ont vu leurs prix flambés.
- La Loi Pinel qui évolue en 2023 : dans un programme neuf, il peut arriver qu’une partie des logements soit vendue en Loi Pinel, mais avec la norme RE2020, il va falloir plus de surfaces, des double expositions à partir du T3, et des surfaces extérieures plus grandes. Si cela va dans le sens des acheteurs, c’est un casse-tête pour les promoteurs, et réduira le nombre de lots produits.
- Les fonciers de plus en plus rare : Plus le temps passe, moins le foncier est disponible, c’est un fait.
Ces quelques éléments nous montrent déjà que le domaine du logement neuf subit de plein fouet des caractéristiques qui pourraient le mener à un ralentissement, mais si j’ai démarré par le sujet du logement neuf, il ne faut pas oublier qu’en général, nous avons des contraintes sur l’accès au logement tout court. Il faut dire que l’année 2022 a vu plusieurs règles se mettre en place pour l’accès au crédit :
- Les normes HCSF se sont mises en application
- Endettement inférieur à 35 %
- Calcul avec endettement sans différentiel
- Dérogation dans 20 % des cas
- Dérogation possible en investissement sur 20 % des dérogations (4 % )
On a pu observer que depuis le début de l’année, le nombre de refus de prêt a fortement augmenté. Les nouvelles normes HCSF ne prenant pas en compte le reste à vivre ou bien un calcul avec différentiel pour l’investisseur. Les Français ne sont pas les plus endettés en Europe, mais la volonté du HCSF étant de mettre en place une situation de sécurité a mis des gardes fous conséquent. Les banques peuvent y déroger dans certains cas, mais elles restent rares pour l’investisseur.
Comme si cela ne suffisait pas, les taux de crédit subissent une augmentation, alors que le taux d’usure lui, a quasiment tout le temps, un décalage d’un trimestre, ce qui réduit là encore la fenêtre de tirs. Il ne serait ainsi pas surprenant que les taux dépassent les 2 % en moyenne en Septembre…
Dernier point, la volonté de l’État de faire disparaître les passoires énergétiques, dès 2023 un logement en F ou G ne sera plus considéré comme décent, et le but est de les voir totalement disparaître en 2028. Une grande politique de travaux et d’économie d’énergie sera mise en place.
Vous l’avez compris, les jours qui s’annoncent pour le domaine du logement ne sont pas les plus faciles que nous ayons vécu. Différents critères font que ce domaine de notre économie, de notre vie quotidienne, va subir des remous dans les mois à venir. Cela fait 3 mois que les prix baissent à Paris, et cette tendance est observée depuis Novembre 2020…
Pour toutes ces raisons Monsieur le Président, il faut prendre en main ce sujet qu’est l’immobilier, qui est cher à la majorité d’entre nous, et faire en sorte qu’il puisse passer les prochains mois sans encombre. Il y a plein de points à mettre en place, et aussi à surveiller :
Les prochaines mois peuvent mettre à mal un domaine qui a largement contribué à notre force durant le COVID. Le secteur du bâtiment n’est pas resté isolé mais a pris à bras le corps le sujet et a souvent continué les chantiers pour ne pas accumuler de retards.
Le message envoyé vendredi n’est pas bon, ou en tout cas a été mal perçu par une majorité d’acteurs du domaine, ou bien même de Français en général. La fondation l’Abbé Pierre a tweeté, “La Fondation exprime son incompréhension alors que le logement représente le premier poste de dépense des ménages et concerne tout le monde et tous les territoires !”, quand Emmanuelle Cosse, ancienne Ministre du logement dit “La composition de ce premier gouvernement montre que le logement n’est pas pris en considération à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux qu’il porte”.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le Président, j’espère que suite aux élections législatives, un nom viendra conforter des acteurs de ce domaine qui commencent à s’inquiéter. Le logement doit anticiper sur de longs cycles afin de pouvoir être compétitif. En ce moment, pour beaucoup, il est difficile de se projeter à plus de six mois. Je parle bien du domaine général de l’immobilier, pas simplement d’une loi fiscale, mais plus généralement de la capacité pour un Français de se loger ou d’acheter un bien. Les indicateurs nous font craindre un ralentissement de ce domaine très particulier, et nous le savons tous pourtant, Quand l’immobilier va tout va.
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